Profilage sur les réseaux

Vous savez, ces petits questionnaires si sympas que tous les gens en mal de connaissance de soi se sont empressés de faire et de relayer sur les réseaux ? Ils n'étaient pas vraiment mis en ligne par de gentils internautes qui "veulent du bien" et ils n'étaient pas arrivés sur votre page personnelle par hasard. Des gens avaient financé leur rédaction et les avaient sponsorisés de manière à ce que beaucoup de personnes les voient et les fassent.

Pourquoi ?

Ils avaient, en fait, pour but de repérer certains profils psychiques, de les regrouper par "paquets" et de vendre ceux-ci à des entreprises intéressées.

Il en va de même de certaines photos ou messages qui sont apparus sur votre "mur" sur Facebook : si vous les avez aimées alors qu'elles étaient irréalistes, par exemple, une société a récupéré cette information sur vous et l'a stockée pour la vendre ensuite.

Quand j'ai entendu parler de ces pratiques, je me suis dit "ok, Big Brother is watching you" mais que va-t-il bien pouvoir faire de ces profils psychiques. Je ne voyais pas bien.

Depuis avril dernier, j'ai compris.

En achetant des listes de personnes à tendance passive-agressive, paranoïaque, orgueilleuse ou naïve, certains groupes (pays, entreprises, mafia, etc...) ont ensuite pu leur envoyer une désinformation qui servait leurs intérêts sur un ton dont ils savaient qu'il allait faire mouche. Ils savaient que leur message serait cru, non seulement, car il allait dans le sens des croyances de l'internaute au profil ciblé, mais surtout parce qu'il était rédigé par des professionnels de la com de pour le brosser dans le sens du poil sur le plan psychique.

Comme prévu, l'internaute ciblé a ensuite relayé le message sans le remettre en cause même quand aux yeux des personnes d'autres profils psychiques, il s'agissait de manière évidente d'un discours incohérent ou paranoïaque dont la plausibilité était nulle. Pour rappel, on a donc lu que "les morts du Covid sont inventées, il n'y en a pas" (inventées au prix de la ruine pays entiers ?), ""ils" obligent le personnel médical à dire qu'il y a des victimes" (comment ? Ils les payent pour cela ? ), "on va nous vacciner de force" (à une époque où le vaccin n'existait pas) ou "les gouvernants du monde entier se sont unis pour contrôler les gens" (ah bon, ils ne sont plus en guerre économique ?).

Ces néo-négationnistes (personnes qui nient l'importance de l'épidémie de Covid, voire l'existence réelle de morts), non seulement, tenaient tous, mot pour mot, les mêmes propos - tout en se trouvant très originaux et en traitant les autres de moutons ! -, mais leurs réactions émotionnelles étaient celles de clones. Hystériques et incapables d'argumenter, ils sombraient tout de suite dans l'injure, visiblement faute d'arguments - sauf un, parmi tous ceux qui ont essayé de me convertir - . Ils se percevaient également comme des apôtres du bien et de pauvres victimes, sauf une, parmi tous ceux que j'ai lus et elle demandait :" mais que peut-on faire face à tout cela ?".

Mais les autres savaient bien quoi faire : ne pas porter de masque. C'était le meilleur moyen de briser Big Pharma et son emprise. Sous leur influence, un virus, qui s'est éteint de lui-même dans plusieurs pays d'Asie où le confinement a été strictement respecté, n'a donc cessé de circuler et rapport, en conséquence, bien plus à Big Pharma qu'il n'aurait rapporté sans leur contribution bénévole. Sans eux, il n'y aurait, d'ailleurs, sans doute pas même eu à vacciner qui que ce soit : un virus qui n'est pas partagé disparait de lui-même. Ah, si seulement des manipulateurs professionnels avaient été là pour leur expliquer cela, puisqu'ils n'écoutent que des discours teintés d'affects et pas des informations raisonnées, qui ne leur parlent pas car elles ne les font pas vibrer !

J''ai compris ce qui se passait à la fin du printemps quand plusieurs amis se sont mis, au même moment, à tenir des discours pro-Trump, alors même qu'ils avaient toujours été... écolos et à Gauche.

C'était absurde, incompréhensible, sidérant.

Alors soudain mes études sur les techniques de manipulation de l'information aux Etats-Unis me sont revenues à l'esprit :  scientifiques payés par l'industrie pour dire ce qu'elle leur demande, récupération de données, analyse des profils psychiques par la société Cambridge Analytica.

J'ai aussi repensé  à ces techniques que je croyais, à tort, bien connues de tous, et qui consistent à payer des gens  pour leur faire dire du bien d'un produit ou défendre une idée sur les réseaux. Comme ils font front en grand nombre, cela donne l'impression aux autres qu'ils ont tort et, par ailleurs, leur agressivité ou leur ton péremptoire impressionne et dissuade d'argumenter.

Quand je pense que je voyais dans la propagation des connaissances sur le psychisme humain un fabuleux espoir de mettre en place un monde meilleur. J'ai été bien douchée. Je n'avais pas imaginé que celles-ci seraient utilisée contre les citoyens avant même qu'ils n'aient eu le temps de s'en emparer pleinement à leur bénéfice.

Le seul moyen de se protéger de cette manipulation des foules serait de les informer de ce type de techniques, mais comme depuis quelques années les lobbies d'Extrême-Droite et de la grande industrie polluante leur lavent le cerveau et leur fait croire que les politiciens sont leurs ennemis, désormais tout ce qui vient de l'Etat est suspect, y compris l'école et les journalistes.

Dans ces conditions, je ne vois pas bien comment nous allons échapper à une dictature puisque, avant les prochaines élections, de pareilles manipulations auront lieu à nouveau. Or en toute logique, ce ne seront pas les démocrates et les républicains qui y auront recours, mais les intégristes, les lobbies de l'industrie polluante (qui craignent la montée écologiste), la puissante mafia et les despotes en puissance, souvent fort complaisants à leur égard. Combien se laisseront alors manipuler par leurs communicants perfides ?