Ecomasculinisme

19/10/2021

Je suis écolo et j'aime les hommes. Je le précise car à l'heure actuelle cela pourrait finir par paraître antinomique.

Le discours écoféministe date des années 60. Il a donc plus de soixante ans. A chaque fois qu'il a été présent au sein d'un mouvement écologiste, il l'a divisé et l'a affaibli (cela a été particulièrement frappant au sein du courant altermondialiste).

Certes, le discours féministe est plus que légitime : il est totalement essentiel. Les femmes ont été épouvantablement mal traitées partout et pendant des siècles et elles continuent à l'être. Mais faut-il pour autant tout mélanger ?

Et si les femmes ont été si mal traitées, est-ce vraiment parce que "le mâle, c'est le mal" ?

Est-ce qu'un homme qui va bien maltraite les femmes ?

Lors d'un atelier auquel j'ai participé il y a quelques années, les hommes et les femmes ont tour à tour été invités à danser la danse de leur genre. Il y avait une centaine de personnes en tout. Les femmes ont dansé au centre d'un grand cercle constitué par les hommes, chacune face à l'un d'eux. Il se dégageait une certaine harmonie, même si toutes ne dansaient pas bien. Quand les hommes ont dansé à leur tour, en revanche, à part chez un ou deux d'entre eux, les gestes étaient totalement désarticulés, malhabiles, inhibés, voire parfois véritablement ridicules. Ils semblaient coupés de leur corps, n'assumant pas la puissance de leur virilité et globalement empêtrés.

J'ai eu mal pour eux.

A ce moment-là, j'ai réalisé la profonde souffrance des hommes. Si beaucoup de femmes souffrent sous leurs coups, ce sont bien eux qui sont en première ligne quand il s'agit de subir les exigences d'une société qui ne voit en eux que de la chair à canon et une main d'oeuvre exploitable à merci - au service d'intérêts souvent douteux - . Les femmes, plus souvent dans des métiers de soin ou d'enseignement et auprès des enfants, n'ont pas autant qu'eux à renier de nombreuses dimensions de leur humanité pour survivre.

Alors si nous parlons d'écoféminisme, parlons aussi d'écomasculisme et aidons les hommes à se reconnecter à leurs corps, à leurs coeurs, à leurs valeurs. A la terre ET au ciel.

Mais cela a-t-il vraiment du sens ?

Une écologie de genre ne me semble guère avoir de rapport avec l'écologie telle que je l'envisage, c'est à dire comme une recherche de préservation des ressources et de l'équilibre des biotopes. Cette recherche d'équilibre semble totalement oubliée par les écoféministes qui se présentent le plus souvent en guerrières qui veulent en découdre avec ce qu'elles nomment les valeurs masculines et qui s'avèrent être des clichés sans fondement au sujet des hommes - les valeurs ne sont pas genrées - .


Ne confondons pas tout et soyons clair sur ce que nous voulons.

Ce que nous voulons c'est qu'à partir d'aujourd'hui les hommes et les femmes soient bien traités et que la société se mette au service de leur émancipation au lieu de les instrumentaliser et de les piétiner.

Disons-le clairement et agissons dans ce sens plutôt que rester dans des rancoeurs ou d'idéaliser des valeurs prétendûment féminines qui ne sont qu'un mythe. Nous n'avons plus le temps d'errer.

© 2017 Anne-Marie Estour. Tous droits réservés. Crédits photos Anne-Marie Estour et Webnode
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