La peur de dire

Vivons-nous encore dans des restes de terreur
des régimes totalitaires (Napoléon, Vichy), dans des restes
d'oppression féodale et de soumission à des employeurs tout puissants,
dans des restes de peurs de trahir des secrets familiaux? Il m'a fallu
des années pour comprendre que pour changer les choses, je n'ai qu'à
exprimer ce que j'aimerais voir se transformer. Je ne suis pas contente
du système médical français, j'écris à l'Ordre des Médecins et au
Ministère de la Santé. Pas contente des politiques de choix de livres en
bibliothèques, j'écris aux responsables. Pas contente de la sécurité
sur une route, j'écris à la mairie. S'il y a une chose que l'engagement
politique m'a appris, c'est que ce qui manque le plus au sommet des
hiérarchies, c'est d'idées. Pris dans des tracas administratifs, des
formalités, des préparations sans cesse renouvelées d'élections, la
réflexion sur l'objectif final des missions ne peut souvent pas murir
suffisamment et quant aux dialogue avec les usagers pour cibler des
points d'aménagement spécifiques, il se borne à celui avec ceux qui se
manifestent.
D'où l'importance de se manifester (sans hargne inutile).