
Parlons sexe - enfin ! -
Les enfants et les jeunes adolescents sont répugnés par les scènes de sexe, pourtant, désormais, il semblerait que chaque film, même familial, se doive d'en avoir une. Notre société pourrait difficilement mieux dire à quel point elle fait peu de cas des gosses.
Mais
elle fait aussi peu de cas de moi. J'aime faire l'amour. En revanche,
voir des inconnus faire l'amour à l'écran, beurk. Etre en train de
manger et, qu'un sexe inconnu s'interpose soudain entre moi et mon steak
(végétarien, bien entendu !), beurk, beurk, beurk. Je
préfère, dans ce domaine, comme dans d'autres, être actrice
et active plutôt que spectatrice. J'aime mille fois mieux que l'on
me renvoie, par une simple suggestivité, à mon imaginaire personnel
et à mes propres fantasmes - ils sont bien assez riches pour
m'inspirer ! - .
Bref, le voyeurisme n'est pas pour moi, je laisse ça aux frustrés.
Je sais bien que l'on prétend que ces scènes, pourtant le plus souvent crues, mécaniques et mornes, ont une valeur artistique, mais qui est dupe ? Comparées aux scènes suggestives très créatives des films des années 50 ou à celles des chastes Bollywood, elles font franchement pale figure.
Non, si la plupart des films familiaux comportent leur scène de sexe, c'est en vérité pour exciter papa et maman, dont la vie sexuelle est si triste qu'ils ont besoin de s'inspirer de celle des autres pour la pimenter.
A l'autel de leur libido défaillante, on sacrifie la pudeur naturelle des enfants et des ados. Drôle
de choix d'une civilisation si noyée dans sa technicité qu'elle en perd de vue ce qui restera d'elle de plus précieux : la jeune génération et les suivantes.